Les cryptos de Caro

Cette semaine j’ai décidé de t’offrir un accès à la mythologie des cryptos !

Je vais te raconter l’histoire qui est à l’origine de la mauvaise réputation des cryptos. Une histoire incroyable qui a changé à elle seule l’image qu’on avait des cryptos pour les 10 années qui ont suivi ! 

Il n’y a pas de fumée sans feu.

C’est l’incroyable histoire de Silk Road : le premier usage de la crypto à grande échelle. Suite à cette histoire on a commencé à dire que « les cryptos c’est fait pour acheter des trucs illégaux sur le dark web ».

Et moi je crois que quand tu connais l’origine des rumeurs, tu es toujours plus fort que si tu ne connais que la rumeurs en elle même.

Même si, la rumeur est utile. En fait elle sert à simplifier une situation pour qu’on puisse la retenir et la partager facilement. Et souvent ça nous permet de nous protéger du danger.

« Il parait qu’il y a un loup dans les bois ».

C’est sans nuance, tu n’y vas pas et puis c’est tout.

La plupart du temps c’est très utile pour prendre une décision en s’économisant du temps de réflexion. Mais des fois tu passes à côté d’opportunités folles à cause de ces rumeurs. (Et c’est souvent le cas avec la crypto).

Voici donc la fameuse histoire.

L’histoire de Silk Road.

Aujourd’hui Ross à 40 ans.

Il regarde ses 10 doigts. Il n’a que ça a observer entre les 4 murs gris qui l’entourent. Ces murs il en connait par coeur toutes les taches, les trous et l’ensemble des petites aspérités qui dans sa tête forment des personnages qu’il anime.

Mais ce matin il regarde ses 10 doigts, 10 comme le nombre d’années qu’il vient de passer en prison.

Putain de choix, lui qui voulait changer le monde.

Ça il doit bien l’admettre qu’il a réussi. 

Il a changé le monde.

Mais quand il se rappelle de ce matin ou tout a basculé et il se dit que ce jour là, il aurait mieux fait de rester couché.

Cet enfant prodigue.

Quand il était jeune, personne n’aurait cru qu’il finirait en prison.

Il y en avait pas beaucoup des jeunes hommes aussi prometteurs que Ross. Déjà il était très beau, mais il était aussi connu pour être très gentil, d’ailleurs il était scout. C’était aussi un génie des mathématiques, il gagnait concours sur concours. Sauf que contrairement à ses amis geek, il était super populaire.

Ils auraient voulu le détester tellement Ross avait tout, mais ils l’aimaient tous.

Ca continue en études supérieurs quand il se fait connaitre en publiant des articles sur l’énergie solaire alors qu’il n’est même pas encore diplômé.

Il veut être scientifique.

Mais un matin en arrivant à la fac, il est en avance pour son cours de physique. Il en profite pour aller faire un tour à la bibliothèque et rendre ses livres. C’est là qu’il croise Clothilde.

Elle était fascinante et un peu dérangeante à la fois. Elle avait quelque chose de la résistance. Elle lui faisait penser à Morpheus dans Matrix, mais en canon. Elle avait l’air de savoir un truc qu’il ignorait.

Comme il cherchait un moyen de l’aborder il lui demande de quoi parle ce livre qu’elle rend.

Il ne le sait pas mais il est en train de faire sa première incursion dans le monde des cryptos, alors même que le bitcoin n’existe pas encore. Car ce livre qu’elle tient Clothilde, parle des fondements de l’école autrichienne d’économie.

Et ça va passionner Ross.

Le libertarianisme.

Ce livre conduit Ross à s’intéresser à une philosophie un peu répandue dans son pays : le libertarianisme.

Quand ses amis lui demandaient ce que c’était il les regardait avec son sourire en coin et adorait les choquer avec ce slogan célèbre des libertatiens : 

« Je veux que les couples mariés gays puissent défendre leurs plants de marijuana avec leur fusil. »

Ca voulait dire : fais ce que tu veux de ce qui t’appartient avec ceux qui sont d’accord. C’est une philosophie de la liberté comme valeur centrale et dont l’Etat est le principal ennemi. 

S’il devait expliquer ça à des français il dirait : 

  • Du côté économique on est très « à droite ». On est pour le libre échange, on est contre l’état qui contrôle la monnaie et les banques. On est pour la concurrence et la décentralisation des pouvoirs.
  • Du côté sociétal on est très « à gauche ». On est pour que chacun fasse bien ce qu’il veule du moment que personne n’est blessé dans l’histoire.

Le libertarianisme est la base philosophique du Bitcoin, et Ross et veut y participer.

La quête de Ross.

Parce qu’il s’en rend compte assez vite, être libertarien et avoir un patron c’est très compliqué en termes de valeur. Alors Ross décide de participer à la création d’un monde plus « libertarien compatible ».

Il était sur son balcon en train de fumer une cigarette quand il voit devant lui deux gars s’approcher l’un de l’autre.

Coup d’oeil à gauche.

Coup d’oeil à droite.

Ils s’échange un petit paquet contre une liasse de billet et se séparent.

Ils n’ont pas vu Ross les observer. Mais ça n’aurait pas été grave car pour lui, tout humain devrait avoir le droit d’acheter ou vendre quoi que ce soit tant que ça a été acquis sans violence.

Il se dit qu’il devrait créer ça justement : une plateforme d’échange totalement libertarienne. Un site de commerce sur lequel on pourrait tout acheter, sans être tracé.

Il décide de l’appeler Silk Road : la route de la soie en français.

Il travaille jours et nuits pendant des mois pour créer le site. Il utilise l’un des premiers réseaux décentralisé pour le construire selon ses valeurs. Puis il se dit que pour que le site soit parfait il faudra que les gens paient en Bitcoin, cette nouvelle monnaie qui nous permet d’éviter les transferts par les banques.  

On est en février 2011 et Silk Road est en ligne.

Sauf que personne ne s’intéresse au site.

Il réfléchi, ou trouver les libertariens ? Comment convaincre les gens d’utiliser Silk Road ?

Il sait. Il va mettre en vente un produit illégal. Illégal oui, mais pas dangereux. Il commence à faire pousser des champignons hallucinogènes pour les mettre sur le site.

Il partage ça sur le forum « Bitcointalk » et c’est un carton.

L’ère du Bitcoin sur le DarkWeb.

L’entreprise est lancée.

Les vendeurs affluent sur la plateforme et pour rester en sécurité, Ross se dit qu’il serait prudent de se trouver un surnom anonyme : the dread pirate Roberts.

Pendant 1 an, il parle du site sur les forums, il l’améliore, il automatise les gestions des commandes. La seule règle qu’il impose pour la marchandise c’est qu’elle ne soit pas obtenu par la violence.

En 2013 il y a plus de 9M de bitcoins qui transitent sur le site.

Mais ça fait un moment que le FBI a repéré le traffic et cherche à retrouver Ross à travers son pseudo.

Un matin pendant qu’il est chez lui, on sonne à la porte.
Le FBI vient pour l’arrêter.

C’est le plus gros traffic de drogue à grande échelle digitalisé qui s’arrête net.

Ca aura duré 3 ans.

Ca aura rendu le Bitcoin célèbre.

Tristement célèbre, mais est-ce une mauvaise publicité finalement ?

Ma conclusion.

Ce site c’était le premier usage du Bitcoin à grande échelle pour servir la philosophie des libertariens. C’était illégal certes, mais pas forcément le repère des malfrats comme on en a eu l’impression.

Ca a rendu le bitcoin très célèbre et c’était la première fois qu’on trouvais un usage en dehors des banques.

Et même si la réputation des cryptos à perduré comme outil d’achat de drogue, je trouve que c’était une expérimentation très utile au développement de l’usage de la technologie blockchain.

J’espère que cette histoire t’a plu, tout y est vrai, sauf les petits détails que j’ai rajouté pour rendre l’histoire plus agréable à lire pour toi !