Les cryptos de Caro

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5 min.
Il y a 7 jour(s)

Créer sa propre crypto (Partie 1)

Chaque personne peut lancer sa propre crypto.
Oui, toi aussi. Même sans barbe de hacker, sans “serveur décentralisé”, et sans avoir miné un seul Bitcoin.

Alors pour t’aider à t’y retrouver (et surtout comprendre ce qui se cache derrière ces projets aux noms plus chelous les uns que les autres), on va imaginer ensemble l’histoire d’un personnage fictif qui se lance dans l’aventure.

Appelons-le… Alex.
Alex a une chatte Rebelle, un sens du branding un peu trop affûté, et une obsession pour le granola maison.
Un jour, entre deux cafés bio, Alex décide de créer une crypto. Et voilà tout ce qu’il va devoir décider.

Chapitre 1 — Trouver une idée, un nom, une vibe

On peut pas créer une crypto “juste parce que c’est marrant”.
Enfin… on peut, mais ça finit souvent comme un compte Tinder avec une bio vide : y’a un match, mais personne sait pourquoi.

Alex est là, devant son ordi.
Il vient de lire un tweet qui dit :

“Tu peux créer ta propre crypto en 10 minutes.”
Et comme Alex adore tester des trucs chelous (levain maison, mixologie intuitive, chaussettes dépareillées), iel se dit :
“Ok, on y va.”

Mais très vite, première claque :

“Tu veux créer une crypto. Mais POUR QUOI FAIRE ?”

Étape 1 : L’idée

Alex doit répondre à une question simple (mais méga piégeuse) :
👉 Quelle est la mission de ma crypto ?

Est-ce que :

  • Elle va servir à payer des trucs dans un écosystème (comme un jeton de fidélité) ?

  • Elle donne accès à des privilèges (accès à des événements, communauté fermée…) ?

  • Elle permet de voter ou gouverner un projet ?

  • C’est un jeton de récompense pour une app, un jeu, un forum ?

  • C’est juste un délire mème façon Dogecoin — mais assumé ?

Spoiler : “Parce que c’est cool” n’est pas une stratégie. Mais “Je veux créer une monnaie entre potes pour récompenser les gens qui participent à mon projet” là, on commence à avoir un truc.

Étape 2 : Le nom, le symbole, la vibe

Bon, une idée, c’est bien. Mais maintenant, il faut l’emballer.

Alex brainstorme pendant une heure, hésite entre :

  • GranolaToken (trop bio)

  • RebelleCoin (le chat valide)

  • Vibe$ (déjà pris)

Finalement, il opte pour quelque chose de simple, stylé, et qui colle à son univers.
Nom ? RebelleCoin (pour Rebelle t’as compris)
Symbole ? REB
Tagline ? La crypto des gens qui font, pas qui parlent.

Parce qu’on n’achète pas un token.
On achète une idée.

📍A retenir pour plus tard : Pose-toi toujours cette question : « Pourquoi ce token existe ? Qu’est-ce qu’il débloque ? » Si la réponse tient pas en une phrase… méfiance.

Chapitre 2 — Combien de tokens ? À quel prix ?

Créer une crypto, c’est un peu comme imprimer des billets de Monopoly : tu peux en faire 10, 1 million ou 1 milliard. Mais attention : les autres joueurs vont très vite se demander si ton Monopoly, il a de la valeur… ou juste beaucoup de papier.

Alex a trouvé une idée, un nom, une vibe.
Mais maintenant, il se retrouve devant une boîte vide :
Combien de tokens va contenir le projet REB ?

Étape 1 : Le total supply (le nombre de tokens créés)

On parle ici du nombre total de tokens qui existeront.

Alex hésite :

  • 1 000 000 000 REB → « Comme ça, les gens auront plein de tokens, ça fait riche. »

  • 21 000 REB → « Comme Bitcoin, la rareté attire les snobs. »

  • 1 000 000 REB → « Juste ce qu’il faut pour faire pro sans faire mégalo. »

Au final, Alex choisit 1 000 000 REB.

Pourquoi ?
Parce que c’est :

  • Lisible : 1 REB peut valoir 0,01 € facilement

  • Assez rare pour avoir de la valeur

  • Assez accessible pour que tout le monde puisse en avoir un peu

Et puis… ça sonne bien. Un million.
C’est rond. C’est beau. C’est maîtrisable.

Mais au fait, ça change quoi ce nombre ?

Beaucoup.
Le nombre total de tokens influence :

  • La perception psychologique du prix : 1 REB = 1 € ? ou 0,0000001 € ?

  • Le sentiment de rareté ou d’abondance : plus c’est rare, plus ça “vaut” — en théorie.

  • Les stratégies de distribution : si t’en as trop peu, t’as rien à donner ; trop, et tout le monde s’en fout.

Et surtout… REB, c’est une monnaie ou une réserve de valeur ?

Alex doit trancher : est-ce que REB est fait pour être échangé souvent (comme des points de fidélité, ou une monnaie de tous les jours) ou est-ce que c’est un truc qu’on garde dans un wallet comme un lingot numérique ?

  • S’il choisit une monnaie → il faut beaucoup de tokens, avec un prix unitaire bas, pour que ce soit fluide et accessible.

  • S’il veut une réserve de valeur → mieux vaut peu de tokens, plus rares, plus chers, avec une symbolique forte.

Alex tranche : REB est une monnaie d’usage.
Elle est faite pour circuler entre membres d’une communauté, récompenser des actions, débloquer des trucs cools.
Donc : 1 000 000 REB, avec un prix léger au départ.

Étape 2 : Le prix de départ

Maintenant que les tokens existent, reste à décider…
Combien vaut 1 REB au lancement ?

Et là, Alex comprend un truc fondamental :

On ne “décide” pas du prix. C’est le marché qui le fait.
Mais on peut lui donner une base de départ en créant une liquidity pool (on en parlera dans quelques chapitres).

Pour l’instant retien qu’Alex choisi un scénario simple : 1 REB = 0,01 €

C’est un prix psychologique facile :

  • 10 REB = 0,10 €

  • 100 REB = 1 €

  • On a l’impression de “posséder” quelque chose, sans se ruiner

📍À retenir pour plus tard : Le nombre total de tokens et le prix de départ influencent la valeur perçue. Si tu vois un projet avec 1 quadrillion de tokens à 0,00000001 €… demande-toi si t’achètes un actif, ou juste une illusion de richesse.

Chapitre 3 — À quoi sert vraiment le token ?

On peut appeler ça un “utility token”, mais si la seule utilité, c’est “être échangé contre d’autres tokens inutiles”… on a juste créé un cercle de la vie version shitcoin.

Maintenant qu’Alex sait combien de REB existent et à quel prix, il faut répondre à LA question qui tue : “Ok, mais on en fait quoi, de ces tokens ?”

Et là, bienvenue dans le game des utilités.
Parce qu’un token qui sert à rien, c’est comme une appli sans bouton : jolie, peut-être… mais inutile.

Étape : Choisir les usages du token

Alex a plusieurs options. Iel peut faire en sorte que REB serve à :

  • Payer dans un écosystème (ex : acheter un produit, un service, un ticket…)

  • Donner accès à des choses (événements, channels privés, contenus exclusifs…)

  • Récompenser des actions (participation, création, entraide…)

  • Donner du pouvoir → via un système de vote, style DAO

  • Faire joli dans un wallet (coucou les mème coins 👀)

Alex choisit l’utilité de REB :

REB sera la monnaie d’un micro-écosystème communautaire.
Elle permettra de :

  • Récompenser les gens qui contribuent à des projets collectifs

  • Accéder à des ateliers ou des événements secrets

  • Participer à des décisions (via des votes sur les prochains projets à financer)

En gros : plus tu participes, plus tu gagnes des REB, et plus tu peux les utiliser pour faire partie du cercle.

“C’est pas juste une monnaie. C’est une sorte de carte de membre dynamique.”
— Alex, visionnaire 2.0

📍À retenir pour plus tard : Si un token n’a aucune utilité concrète, c’est souvent un piège à pigeons. Demande-toi toujours : “Est-ce qu’on peut faire quelque chose avec ce token, ou il est juste là pour être revendu ?”

Chapitre 4 — Qui reçoit combien, et quand ?

Créer des tokens, c’est facile. Les distribuer sans créer une guerre de territoire entre fondateurs, investisseurs et utilisateurs ? Là, ça demande un peu de finesse.

Alex est là, devant son écran, avec son million de REB fraîchement frappés.
Et iel réalise que maintenant… faut les répartir.

Et pas n’importe comment.
Sinon, ça va très vite ressembler à une pyramide de Ponzi montée sur Excel.

Étape 1 : Répartir les REB

Alex sort son tableau. Il faut penser à tous les acteurs du projet : soi-même, les premiers utilisateurs, les partenaires potentiels… et garder une réserve.

Voici la répartition qu’il imagine :

  • 20% pour Alex (fondateur)

  • 10% pour les premiers contributeurs

  • 15% pour des airdrops communautaires

  • 15% pour des futurs partenariats ou collabs

  • 10% pour la liquidity pool (pour que le token ait un prix réel)

  • 30% en réserve dans un trésor collectif, à distribuer plus tard selon les besoins

Note mentale : si tu gardes 80% des tokens pour toi… t’es pas un fondateur, t’es un empereur romain (pareil si t’en garde 40% hein, en vrai 25% c’est un peu le max).

Étape 2 : La libération des tokens (a.k.a “vesting”)

Ok, mais… est-ce que tout le monde reçoit ses tokens d’un coup ? Non. Alex veut éviter que :

  • Des gens reçoivent des REB puis disparaissent

  • Quelqu’un vende tout dès le premier pump

  • La confiance dans le projet fonde comme un sorbet au soleil

Donc iel met en place un planning de libération :

  • Pour l’équipe (Alex + les proches) → blocage 3 mois, puis libération sur 12 mois

  • Pour les partenaires → libération sur 6 mois

  • Pour la communauté (airdrops, rewards) → dispo immédiatement, mais par petites vagues

“Un token distribué lentement, c’est comme un apéro qui dure : tout le monde en profite plus longtemps.”
— Alex, crypto-sommelier

📍À retenir pour plus tard : Si tu vois un projet où l’équipe a 40% des tokens et peut les vendre dès demain… cours. Demande-toi toujours : “Qui possède les tokens ? Et quand est-ce qu’ils peuvent les utiliser ?”

Chapitre 5 — Sur quelle blockchain on lance tout ça ?

Choisir une blockchain, c’est un peu comme choisir dans quel pays tu veux ouvrir ton resto : ça change tout. Frais, vitesse, visibilité… et ambiance générale à la frontière.

Alex a maintenant 1 million de REB, une répartition intelligente, un plan de vesting carré. Mais une question se pose :

“Ok, mais où je les pose mes tokens ?”

Et là, c’est comme ouvrir Google Maps de la crypto :
Ethereum ? Solana ? Polygon ? Avalanche ? Arbitrum ? Tezos ? Cosmos ?…

Chaque blockchain a son délire, ses avantages, ses inconvénients. Car non, tu n’as pas le choix, tu dois enregistrer ta crypto sur une blockchain donc tu dois choisir…

Étape : Alex regarde ses options

  

Attends, pouce : tu as une question je parie…

EVM compatible, ça veut dire quoi ?

EVM = Ethereum Virtual Machine
C’est en gros le cerveau d’Ethereum : c’est lui qui fait tourner les smart contracts (les programmes qui font fonctionner tous les tokens, NFTs, apps décentralisées…).

Quand on dit qu’une blockchain est EVM compatible, ça veut dire : Tu peux déployer ton projet facilement si tu l’as codé pour Ethereum

En clair :

  • Polygon, Avalanche, Arbitrum, Optimism, BNB Chain → EVM compatibles

  • Solana, Near, Cosmos, Algorand → pas EVM compatibles (ils ont leurs propres langages, outils, manières de faire)


Ce qu’Alex cherche :

  • Peu de frais → Alex veut que les gens puissent utiliser REB pour de petites transactions

  • Facile à prendre en main → pas besoin de faire galérer les utilisateurs avec 12 ponts et 3 wallets

  • Bonne compatibilité avec les outils Web3 classiques (wallets, dApps, NFT…)

Alex choisit donc… Polygon.
Pourquoi ?

  • C’est rapide, pas cher

  • Compatible avec MetaMask

  • Suffisant pour démarrer un projet communautaire sans se ruiner

  • ( Quand Alex choisit Polygon, iel choisit une blockchain EVM compatible =
    plus simple à gérer et plus fluide pour ses utilisateurs.)

“J’ai pas besoin d’un yacht pour lancer un pédalo stylé.”
— Alex, capitaine de son projet

📍À retenir pour plus tard : La blockchain qu’un projet choisit détermine le coût, la vitesse, et l’accessibilité de la crypto. Demande-toi toujours : “Est-ce que cette blockchain est cohérente avec le projet qu’ils veulent construire ?”

Conclusion – Partie 1

Et voilà.
En 5 chapitres, Alex a fait ce que 90% des cryptos n’ont jamais vraiment pris le temps de faire :

✅ Trouver une idée qui tient debout
✅ Créer un token bien pensé (et pas juste en copier-coller d’un mème)
✅ Réfléchir à la répartition, à l’utilité, à l’éthique
✅ Choisir une blockchain qui fait sens
✅ Poser les bases d’un projet qui a une vibe et une vision

Mais attention…
Jusqu’ici, Alex a construit une structure.
La crypto existe sur le papier (et sur la blockchain), mais elle ne vit pas encore.

Dans la prochaine newsletter, on passera à la partie que tout le monde sous-estime :

Donner un prix réel à un token. Le rendre visible. Le faire vivre. Et peut-être même… le faire durer.

Rendez-vous la semaine prochaine pour la suite de l’histoire (et les premiers rebondissements).

“La théorie, c’est toujours sexy. Mais j’attends de voir comment Alex va réagir quand quelqu’un va acheter 100 € de REB et faire péter le prix.”
— Caro, 90% analyse, 10% pop-corn

 

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