Les cryptos de Caro

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Il y a -13sec

Créer sa crypto, c’était facile. La faire vivre, c’est une autre histoire…

La semaine dernière on a commencé une histoire (éducative évidemment), celle d’Alex qui essaie de créer sa propre crypto…

Précédemment dans “J’ai créé ma crypto et maintenant je suis dans la sauce” :
Alex a eu une idée, a trouvé un nom, créé un token le REB, bien réparti les parts, choisi sa blockchain… Bref, tout roule.

Partie 2 – La crypto d’Alex prend vie (et risque de transpirer)

Sauf que… jusqu’ici, c’était la partie facile.

Parce que maintenant, REB va devoir :

  • avoir un prix réel

  • faire face à ses premiers utilisateurs

  • éviter de se faire dégommer au premier achat/revente

  • et surtout : devenir une crypto qui vit, pas juste une idée bien packagée

C’est maintenant que les choses sérieuses commencent.

Bienvenue dans la Partie 2 :
“Donner vie à sa crypto sans perdre le contrôle (ni la face)”

Chapitre 6 — Donner un prix réel : la liquidity pool

Créer une crypto, c’est cool. Mais tant qu’on peut pas l’acheter ou la vendre… c’est comme faire une super tenue qui reste dans ton dressing.

Alex a tout bien fait jusqu’ici :
1 million de REB, un projet clair, une communauté en vue.
Mais maintenant, il veut que les gens puissent vraiment acheter ou vendre ses tokens.

Et pour ça, pas le choix : il faut passer à la liquidity pool.

C’est quoi une liquidity pool ?

C’est un gros pot commun avec deux ingrédients :

  • Ton token (ici REB)

  • Une autre crypto reconnue (souvent ETH ou USDC)

Exemple : Alex met dans la pool 50 000 REB et 500 USDC

Résultat ? Le prix de 1 REB = 0,01 €

Et ce prix est public, visible sur un DEX (échange décentralisé) comme Uniswap.

“C’est un peu comme ouvrir un food truck.
Tu fais ta recette (le token), mais faut aussi installer un stand, une caisse, et rendre la monnaie.”

— Alex, chef cuistot de la blockchain

Mais… faut mettre de l’argent ?

Oui. C’est LE moment où créer une crypto commence à coûter vraiment quelque chose.

Alex se rend compte que :

  • Le déploiement du contrat REB a coûté quelques euros

  • Mais pour lancer une liquidity pool crédible, il faut mettre du vrai cash

A la base :

  • Alex veut injecter 500 € en REB + 500 € en USDC

  • Soit 1 000 € pour créer un prix de départ

Sauf que :
Si Alex met 1 000 € de liquidité (le REB sera donc à 0,01 € pièce) et qu’un utilisateur achète 100 € de REB, le prix passera à 0,0144 € → soit une hausse de +44% instantanée !

  • Pour qu’un achat de 100 € de REB n’impacte le prix que de 1 % maximum, il faudrait une liquidity pool de 40 100 € au total (soit 20 050 € en REB + 20 050 € en USDC).

  • Si on passe à un achat de 1 000 € au lieu de 100 €, alors… pour que l’impact reste sous les 1 %, il faudrait 401 000 € de liquidité totale (soit 200 500 € de chaque côté).

Moralité : Plus il y a de liquidité, plus le prix est stable.
Moins il y en a… plus ton token peut pumper ou crasher sur un simple clic.

Mais ça va couter cher à notre Alex s’il veut faire un truc crédible. Il en vient même à se demander :

Est-ce obligatoire ?

Non. Tu peux créer un token sans liquidity pool.

Mais dans ce cas :

  • Il n’a pas de prix visible sur les plateformes d’échange

  • Il ne peut pas être acheté ou vendu librement

  • Tu restes dans un écosystème fermé

Alex veut que REB soit vivant, fluide, utilisable.
Donc : liquidity pool obligatoire.

📍À retenir pour plus tard : Pas de liquidity pool = pas de prix. Pas de prix = pas de marché. Demande-toi toujours : “Est-ce que je peux échanger ce token facilement ? Qui a mis la liquidité au départ ?”

Chapitre 7 — Qui contrôle le projet après le lancement ?

Si ta crypto repose à 100% sur une seule personne… c’est plus un projet Web3, c’est une monarchie. Avec une cape en velours et des risques d’arnaque.

Alex a lancé REB, créé une communauté, injecté de la liquidité (1 000€ car il pouvait pas faire mieux).
Mais une question revient dans tous les DMs qu’il reçoit :

Ok, c’est cool… mais c’est toi qui décides de tout ?

Et là, Alex se rend compte qu’il faut parler de gouvernance.

Gouvernance, c’est quoi exactement ?

C’est le mécanisme qui permet de prendre des décisions sur un projet crypto.
Exemples de décisions :

  • Modifier la répartition des tokens

  • Changer des règles dans le contrat

  • Allouer de l’argent du trésor commun

  • Voter de nouveaux partenariats

Alex a plusieurs options :

  • Option 1 : Gouvernance centralisée (au début)

“Je prends les décisions moi-même, pour aller vite.”

✅ Simple, efficace
❌ Risque d’abus, peu de transparence, dépendance à une seule personne

  • Option 2 : Gouvernance participative

“Ceux qui détiennent des REB peuvent voter sur certaines décisions.”

✅ Plus démocratique, renforce l’engagement
❌ Plus lent, demande des outils (snapshot, DAO)

  • Option 3 : DAO (organisation décentralisée autonome)

“On code les règles dans un smart contract, et tout le monde peut proposer & voter.”

✅ Full Web3 vibes
❌ Complexe, nécessite une grosse communauté active et bienveillante

Ce que choisit Alex :

Une gouvernance mixte.

“Je garde un peu de contrôle au début pour éviter le chaos, mais je prévois de transférer le pouvoir à la communauté au fil du temps.”

Concrètement :

  • Certaines décisions sont prises par Alex seul au début

  • Mais une DAO sera mise en place quand la communauté atteindra une taille critique

  • Le trésor collectif sera géré par des votes dès le mois 6

“On ne donne pas tout le pouvoir tout de suite. Mais on pose les rails pour qu’un jour, je puisse être inutile. Et ça, c’est beau.”
— Alex, future ex-dictateur bienveillant

📍À retenir pour plus tard : Une crypto vraiment décentralisée doit avoir un plan de gouvernance clair. Demande-toi toujours : “Qui peut prendre les décisions ? Et est-ce que ce pouvoir est équilibré ?”

Chapitre 8 — La roadmap & la vision (a.k.a “et maintenant ?”)

Créer une crypto sans roadmap, c’est comme lancer un GPS sans destination : t’as l’air confiant, mais tu tournes en rond à 3 km/h.

Alex a tout bien préparé :
REB existe, la communauté prend forme, les premiers votes arrivent.

Mais là, un nouveau type de question surgit sur Discord (oui il est sur discord…) : “Ok Alex, c’est cool… mais c’est quoi le plan sur 3 mois ? Et sur 1 an ?”

Et oui. Maintenant il faut raconter la suite.

Étape 1 : Construire une roadmap réaliste

Alex ne veut pas tomber dans les pièges classiques :

  • ❌ “Q4 2025 : conquête du métavers”

  • ❌ “2026 : liste sur Binance (inchallah)”

À la place, il crée une roadmap concrète, lisible, atteignable :

  • Mois 1-2 :
    Lancement de REB
    Mise en place de la liquidity pool
    Premiers airdrops pour les early membres

  • Mois 3-4 :
    Déploiement du mini-écosystème
    Accès à des votes, contenus exclusifs, événements privés

  • Mois 5-6 :
    Lancement de la DAO
    Début de la gouvernance partagée
    Premiers projets communautaires financés par le trésor

  • Mois 6+ :
    Expansion vers d’autres communautés
    Nouvelles utilités pour le token REB

“C’est pas une roadmap Web3, c’est un plan de jardinage. On plante, on arrose, on récolte.”
— Alex, crypto-jardinier

Étape 2 : Partager une vision inspirante (mais pas bullshit)

La roadmap, c’est le court terme.
La vision, c’est l’âme du projet.

Alex résume ça en une phrase : “REB est une crypto qui récompense la participation, crée du lien, et permet aux gens de contribuer à quelque chose de plus grand qu’eux.”

C’est simple, humain, activable. Et surtout : ça évite les grands discours vides sur “l’avenir décentralisé de la méta-interopérabilité algorithmique”.

📍À retenir pour plus tard : Une roadmap sérieuse, c’est pas un rêve, c’est un plan.
Demande-toi toujours : “Est-ce que ce projet sait où il va, et est-ce qu’il m’embarque avec lui ?”

Chapitre 9 — Branding, storytelling, et communauté

Une bonne crypto, c’est pas juste un smart contract. C’est une ambiance.
Tu viens pour le projet, tu restes pour les mèmes et les vibes.

Alex est prêt.
Tout est en place.
Mais il sent que pour que REB prenne vie, il manque un ingrédient magique :

L’univers du projet. L’histoire. Le “pourquoi on kiffe”.

Étape 1 : Trouver une identité

Alex sait que les gens ne tombent pas amoureux d’un token…
Ils tombent amoureux d’un ton, d’un logo, d’un mème, d’une blague récurrente, d’un délire collectif.

Alors Alex bosse sur :

  • Un logo simple (un R stylisé façon sceau rebelle)

  • Un compte X (Twitter) avec une voix claire : fun mais pas débile, engagée mais pas moralisante

  • Des visuels propres, cohérents, qui donnent envie d’appartenir au projet

“Une crypto, c’est un peu comme une secte sympa. Faut juste bien bosser la com.”
— Alex, gourou du storytelling

Étape 2 : Créer une vraie communauté

Alex ne veut pas juste des acheteurs.
Il veut des gens qui :

  • Participent

  • Créent avec REB

  • Font vivre l’écosystème sans que tout repose sur sa personne

Alors il met en place :

  • Un Discord organisé (pas juste “général” et “mèmes”)

  • Des rôles, des récompenses, des events communautaires

  • Des rituels (le “Rebelle Friday”, les concours, les votes ouverts…)

Étape 3 : Aligner la commu avec le projet

Alex répète souvent : “Tu ne construis pas une communauté. Tu construis un endroit où les gens ont envie de rester.”

Et ça passe par :

  • De la transparence (même quand y’a des couacs)

  • Des updates réguliers (même petits)

  • Une écoute réelle des retours

📍À retenir pour plus tard : Le branding et la commu sont pas juste du vernis.
Demande-toi toujours : “Est-ce que ce projet a une vibe claire ? Une commu qui existe vraiment ? Ou juste une coquille vide avec un logo flashy ?”

Conclusion — Et toi, comment tu analyses une crypto maintenant ?

Tu viens de suivre l’histoire d’Alex, qui a lancé REB, sa propre crypto. Et sans t’en rendre compte, tu viens d’apprendre exactement comment fonctionne une crypto.

Alors la prochaine fois que tu tombes sur un projet chelou, ou une promesse de “révolution décentralisée”, pose-toi ces 9 questions simples :

Les 9 questions à garder en tête :

  1. Pourquoi ce token existe ?
    → Est-ce qu’il débloque quelque chose de concret ?

  2. Combien de tokens sont créés ?
    → Le nombre est-il cohérent avec son usage (monnaie, rareté…) ?

  3. Quel est son prix de départ et comment il est fixé ?
    → Y a-t-il une vraie liquidity pool derrière, ou c’est du vent ?

  4. À quoi sert le token ?
    → Paiement ? Accès ? Récompense ? Ou juste spéculation ?

  5. Qui en possède combien ?
    → L’équipe garde-t-elle une part raisonnable ? Et avec quel timing ?

  6. Sur quelle blockchain il est lancé ?
    → Est-ce cohérent avec les besoins du projet (frais, vitesse, accessibilité) ?

  7. Est-ce qu’il y a une liquidity pool suffisante ?
    → Peut-on vraiment acheter/vendre sans que le prix explose ?

  8. Qui prend les décisions ?
    → Y a-t-il une gouvernance, un plan vers plus de décentralisation ?

  9. Quelle est la vibe du projet ?
    → Une vraie communauté ? Un univers clair ? Une vision qui donne envie ?

Si tu coches ces 9 cases, tu tiens peut-être une pépite.
Sinon… c’est peut-être juste un joli site pour vendre du vent en PDF.

“Créer une crypto, c’est du chaos.
Moi, je regarde ça comme une série. Et parfois, je short l’épisode.”

— Caro, observatrice du Web3, popcorn en main

 

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